✤ Traits de caractères Il y a mille et une manières de te décrire, Lyssandre, lys sauvage transformé en cendre des décennies de cela. Il y a mille et un mots, mille et un maux, mille et un ragots qui te collent à la peau. Les gens et leur haine… Tu t’en fiches éperdument. Tu ne les comprends pas, ils ne te comprennent pas… Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Non ?

Toutes ces personnes qui te regardent à travers la vitrine qu’est ton corps, tu vois bien qu’elles sont troublées. Elles ne saisissent pas, elles ne veulent pas intégrer la notion même de beauté, cette leçon que tu offres à chacun et chacune, marquée dans ta chair. C’est le Beau, l’Elégant, le Sublime mais surtout le Grotesque que tu recherches dans ta clique étrange et inquiétante t’entourant telles des papillons attirés par la flamme bleue de tes yeux. Il faut dire que tu sais y faire, quand tu le veux, bien évidemment – et tu le veux si peu – avec la psyché des autres. Les entraîner à adopter le cheminement que tu as choisi pour eux, telle est ta spécialité. Cependant, le contrefoutisme cultivé avec passion à l’encontre de ton image sociale te joue parfois bien des tours. Ca te surprend ces réactions, ces paroles, ces gestes. Ca bouscule ces sentiments que tu ne montres que rarement, cachés sous un sourire mi ange mi démon. Mais tu aimes cela, être surpris. Tu aimes cela, cette sensation de nouveau, d’exclusivité qui te sortent de ta torpeur mortifère. Tu te dissèques alors comme tu dissèques tes sujets de laboratoire dès le manteau noir de la nuit bien ancré sur les épaules de la lune.

Il n’y a que peu de choses qui te passionnent. On peut les compter sur les doigts d’une main. Ta fascination pour la torture, celle pour la science et enfin celle pour la collection d’êtres rares et pervers. Tu baignes avec volupté dans cette mer de violence quotidienne te rappelant ta rééducation, ta seconde naissance –si l’on peut appeler cela comme ça. Il y a des gens qui, voyant un nid d’oisillons par terre, le remettraient sur son arbre. Toi, tu écraserais les oisillons, juste ce qu’il faut pour les faire souffrir le plus longtemps possible sans les tuer. Puis tu les observerais vivre avec ces corps ratatinés crées par tes soins, tu étudierais leurs malformations et leur survie jusqu’à ce que tu les tues par ennui. C’est cela que tu es, Lyssandre, sans pitié, froid, cruel, pervers, méticuleux, et absolument sûr de ton droit.

La société, même si tu aimerais lui pisser dessus, t’amuse assez pour que tu respectes les codes qu’elle impose. Ton intelligence exacerbée te pousse à tout analyser, cependant,  t’empêchant de profiter pleinement de tes relations, que ce soit dans le cadre de ton travail ou dans celui de ta vie personnelle. Il te reste des gens que tu appelles « amis », certes, mais cela ne veut pas dire que tu irais leur confier tes petits secrets, ni partager avec eux la moitié du quart de tes connaissances.

Car tu es cachotier. Tu n’aimes pas te dévoiler entièrement, gardant un soupçon de mystère afin de pousser les autres à vouloir en savoir plus à ton sujet. Cette fascination que tu sens chez eux, tu adores ça. Etre le centre de l’attention générale, le sujet des conversations, susciter ne serait-ce que pendant un bref instant un sentiment dans le cœur des gens…. Oui, tu adores cela. Lire dans leurs yeux ce mélange de crainte, d’admiration et de dégoût. C’est ton passe-temps préféré.
✤ Occupation nocturne Ton occupation nocturne principale est ton travail, que tu exécutes proprement sans laisser de trace. Tu as pour habitude de dire qu’une exécution réussie est une exécution où la cible ne s’est aperçue de rien. Bien évidemment, tu aurais aimé entendre les cris de douleur, les supplications et tout le reste, mais tu sais rester professionnel, et surtout obéir. Tu as été formé pour être un Justikar, la moindre demande de tes supérieurs prend des airs d’ordre.

Cela ne t’empêche pas de torturer, mais ça arrive si rarement… A ton plus grand désespoir.

Heureusement que tu peux compter sur ton « petit plaisir coupable », comme tu le nommes, tes expérimentations très peu orthodoxes menées sur des sujets très peu volontaires. De toute façon, tu ne leur as pas demandé leur avis et tu ne comptes toujours pas le faire. Ils ne sont rassemblés dans ton laboratoire que pour les qualités particulière de leur corps, et – bien évidemment – pour ton bon plaisir. Tu disposes d’eux comme de rats, des cobayes qui une fois leur utilité passée, sont jetés dans le puits sans fond des oubliettes, leur mémoire effacée. Ne reste comme preuve de leur supplice ce regard voilé, ces mots coincés dans leur gosier, refusant de sortir à la lumière du jour. Ce chapitre de leur vie composé de pages blanches.
✤ Manies, habitudes & goûts Que feriez-vous d’un homme maltraitant sa femme ? D’un ancien SS fier de ses actes? D’un violeur récidiviste ? D’un serial killer se cachant habillement parmi la foule ? D’un détraqué sexuel ou psychique ? D’un pédophile ?  Vous les tueriez au fusil à pompe, un par un, rangés en file indienne. Vous leur cracheriez votre dégoût au visage. Lyssandre, non. Lyssandre, lui, s’amuse à les collectionner. Il les rassemble sous sa coupe, leur chuchote tendrement des conseils à l’oreille. Comment ne pas se faire prendre, comment faire disparaître un corps, les avantages et les inconvénients des meurtres au couteau. Lyssandre, il a une magnifique collection de papillons multicolores. C’est comme cela qu’il voit ces hommes et ces femmes atteint de démence. Ce ne sont rien de plus que des sujets de laboratoire qu’il étiquette, dissèque et analyse, qu’il met dans des bouteilles remplie de formol, qu’il épingle pour les exposer en vitrine. C’est son musée, son parc d’attraction, son palais mental. Chaque pièce est réservée à un cas. Un immense hôtel plus glauque encore que celui de Shining et de Psychose réunis.

Mais dès que les vilains font preuve de mansuétude, Lyssandre s’en détourne. La pitié, l’amour… Lyssandre ne supporte pas les faibles.

✤ Discipline Décrivez vos pouvoirs (voir la liste des disciplines) et votre contrôle de vos pouvoirs. Pour les maîtres vampires n'oubliez pas de préciser quel animal vous pouvez appeler. 150 mots minimum.
✤ Convictions Que pensez-vous de la révélation ? Préférez-vous avant ou après la révélation ? En bref votre opinion sur la question. 150 mots minimum.
✤ Signes particuliers Vous avez un tatouage ? Une cicatrice ? Peut-être qu’il n’y a pas que votre don qui vous rend différent, dites-nous donc ce que c’est. Facultatif.

Lyssandre, un lys de cendre. Tu es revenu d’entre les morts, revenu d’entre les cuisses stériles de Morte Amour. Elle t’a infligé tant et tant d’étreintes de son corps de pute en putréfaction que ton esprit n’est plus ce qu’il était. Tu es pire que la peste. Plus collant que la toile d’une araignée. Meilleur limier qu’un chien en rut. Tu es ce qu’on appelles un bulldozer gracile. Fin – quasi maigre – à la recherche d’une trace à suivre, toujours en piste, toujours fuyant quelque chose d’innommable. Mais surtout, fidèle.

Mikail. Ah, Mikail. Ton commencement et ta fin. A son sujet, tu parles peu. Il y a dans tes silences toutes les vérités du monde sur le lien si particulier qui t’unit à lui. Plus de 300 ans, déjà. A votre 400ème anniversaire, que lui offriras-tu ? Peut-être la tête d’un condamné de plus, proprement exécuté, le sang déjà coagulé. Il te regardera avec ces yeux trop vieux ayant trop vécu, avec cette étincelle de fierté et de soulagement que tu adores lires dans ces sages prunelles. 300 ans, déjà. 300 ans d’une vie passée sur les routes, à suivre de loin le périple de Mikail. Mais tu as vécu par toi-même, tu as goûté les joies et les peines de ta seconde naissance avec délectation. Dix ans à apprendre du vampire le plus humain que tu connaisses, dix ans à observer cet être qui te fascine. Tu n’as pas perdu cet attachement quelque peu infantile à son égard, cette crainte/respect/amour mélangés. Il accepte ce maelstrom de sentiments tel un véritable Sire. Tu lui en es gré.

Ta nation est aussi blanche que tes cheveux d’argent. Sa langue est aussi rugueuse que le cuir vieilli de tes bottes. Son alcool réputé l’un des plus forts. La Russie. Pays aux milles visages, patrie des premiers vampires, la source de votre Histoire. C’est là-bas que tu es né, c’est là-bas que tu es mort. Une mère française à la voix d’ange et un père dont tu ne te souviens même plus le visage. Insignifiant.

De ta vie d’humain ne te restent que des souvenirs en noir et blanc, des mouvements lents et des voix diffuses. C’est une station de radio mal réglée aux voix déformée par les mauvaises ondes.

Ta réelle existence est celle qui est désormais tienne, Etre de nuit. Le monstre gratte à ta porte et tu le laisses parfois rôder aux limites de ta conscience. Toujours en laisse, de peur de retourner dans les bras putrides de Morte Amour. Tu t’autorises de petits plaisirs coupables, comme un pied de nez à toute cette éducation soignée qui t’a été donnée. Non, ordonnée. Le sang des vierges est un doux nectar dont tu ne peux plus te passer. La jeunesse de ces corps alanguis contre le tien, la douceur de leur peau et le parfum de fleurs sauvages, territoire intact. Parfait.

Et pourtant, tu es là, assis dans l’ombre de ton géniteur. Et pourtant, le Conseil est ton quotidien. Et pourtant, tu ne comptes pas laisser ta place aussi facilement. Et pourtant, tu assures à la communauté vampirique cette sécurité si fragile, cette paix incertaine comme un nouveau né prématuré. Et pourtant, tu es la main toujours en action.