✤ Traits de caractères Aramis est un homme poli, courtois et élégant, qui ne s'énerve que rarement et qui montre toujours une espèce de raffinement d'un autre temps, à la manière de chevalier d'autrefois. Ses manières sont aimables, et il est affable avec tout le monde, petit ou grand, pauvre comme riche. Sa grande ouverture d'esprit en fait quelqu'un de commode, sans aucun préjugé ; il accepte ceux qui l'entourent comme un fait tangible et réel. La nature a ainsi fait les créatures qui peuplent le monde, et il serait bien insolent de juger autrui. Par certains côtés, il a gardé une innocence toute enfantine, ce qui explique parfois ses comportements maladroits ou confus. Il est facilement gêné, car même si la bête en lui a fini par lui apprendre que la nudité, la violence, la haine étaient des choses naturelles, il est parfois embarrassé de ressentir ou d'être confronté à de telles émotions ou tels faits. Doté d'une grande intelligence, il retient facilement les itinéraires, les sonorités des mots et les couleurs. Il est un grand rieur, adore les blagues, même les plus idiotes, et se montrera toujours enthousiaste et plein d'une exubérance joyeuse. Malgré une certaine solitude, il ne baisse jamais les bras et est un grand optimiste - il aime voir le meilleur dans chacun, et la beauté partout. Il préfère cette vision à celle plus macabre ou morbide de ceux qui broient du noir. Son espèce de joyeuseté peut d'ailleurs en énerver plus d'un, parfois. Changeant, il peut être très bavard comme très laconique selon ses humeurs. Il a un discours agréable, fluide et riche, et n'hésite jamais à inventer ou raconter des contes. Aramis est un créatif, qui aime construire plutôt que détruire. Les arts généraux le fascinent, et sa curiosité n'a d'obstacle que parce qu'il n'a pas forcément les moyens d'y mettre le prix. Il est rancunier, cependant, et si vous lui faites du mal, il s'en souviendra. Assez possessif, et d'une nature jalouse, il tente de combattre ses démons - joueur, il ne sait pas s'imposer de limites et peut parfois perdre son argent bêtement. Pourtant, il a la fâcheuse manie de gagner, que ce soit aux dés ou aux cartes - la chance des tziganes, sûrement, vous connaissez, c'est bien connu, les gitans son chanceux. Il est fidèle et loyal, et ces traits de caractères en font quelqu'un de foncièrement bon, qui ne se laissera pas influencer par ce qu'il pense être mauvais pour lui ou pour les autres.
   ✤ Occupation diurne Lors de ses journées, Aramis en profite pour faire ce qui lui plait : créer. Il adore construire, que ce soit des bateaux de bois, des bijoux avec différents métaux et des perles taillées. Avant tout, il aime peindre. Etaler les couleurs, former un paysage, ou des formes, des ombres sorties tout droit de son esprit. Il vend ce qu'il fabrique à différents petits magasins, ou directement sur les marchés - et leur exotisme permet à Aramis de vivre de ces ventes. Il aime également voyager, et sa grande endurance lui permet de parcourir pas mal de kilomètres. Il se lève parfois, sans aucune idée en tête, et se contente d'avancer - la sensation grisante de voir défiler les villes, les champs, les collines, les rivières ; graver leur emplacement, sans être jamais sûr de revoir jamais leur beauté divine ... Mais pour un être comme lui, l'argent et la monnaie n'ont pas tant d'importance que cela. Il pourrait survivre dans une forêt sans l'aide de personne. Aussi passe t-il aussi son temps à chasser, à parcourir les landes qui s'offrent à lui, à jouer de la musique. Globalement, Aramis aime faire ce qui lui plaît quand cela lui chante. Une vie sans limites, sans ordres ni commandements ; une vie de liberté comme il en a toujours rêvé.
   ✤ Manies, habitudes & goûts ◮ Aime boire 35 tasses de café par jour. ◮ Froid, le café. ◮ A une fascination pour la peinture, l'art et les couleurs. ◮ Adore l'eau. ◮ Chante souvent, et adore jouer de la guitare. ◮ Ment très mal. ◮ Peut se révéler extrêmement maladroit si on lui parle de sexe. ◮ Rougit facilement. ◮ A un rire fort et communicatif. ◮ Son accent chantant donne un léger exotisme à son timbre mélodieux. ◮ Porte des vestons en cuir, des pantalons de toile et de coton et des chemises amples. Son allure est à mi-chemin entre un tzigane et un mousquetaire de l'ancien temps. ◮ Est tatoué, de divers symboles (un croissant de lune, des plumes, une silhouette féline, etc.) ◮ Fume des cigarettes blondes et des cigares à la cerise dont l'odeur ne plaît quasiment qu'à lui. ◮ Ne sait pas lire. ◮ Par contre, est un petit génie des langues, et est très doué à l'oral. ◮ Raffole d'alcools divers et variés, notamment ceux fruités. ◮ Est très tête en l'air, et vérifie au moins douze fois, toujours, si il n'a rien oublié. ◮ A quand même tendance à oublier quelque chose (un vrai petit poucet quand il s'y met.) ◮ S'assoit souvent directement au sol, en tailleur.
   ✤ Transformation La forme Animal d'Aramis n'est autre qu'un Lynx. Parmi ses ancêtres, il y a eu du sang indien, celui des Belasko. Leur vitalité carmine charrie cette malédiction dans les veines du Garou. Si, autrefois, ses transformations ont été douloureuses, à présent il s'y est habitué - car elles ont toujours cette pointe de violence, cette torsion de l'être que les mots sont incapables d'expliquer, ça ne disparaît jamais, et à peine peut-on s'y accoutumer. Enfin, une fois l'animal ayant pris le dessus, la chasse commence. Aramis fait attention à s'éloigner assez des villes pour ne pas blesser un humain (ou être blessé par l'un d'eux.) La pleine lune est à la fois un moment qu'il attend impatiemment et qu'il redoute, pour la même et unique raison : la liberté. Cette émotion de tout lâcher, mêlée à cette conscience d'un être qui n'est plus soi. L'incontrôlable soif de chasse, cette félinité qui n'est pas lui et qui pourtant partage son quotidien. Oui, Aramis aime sa forme de Lynx, comme on aimerait son âme soeur. Il accepte totalement ce qu'il est, et c'est peut-être ça qui l'aide à se lever chaque matin, cette conviction d'être entier, d'être une ombre de la nature.
   ✤ Convictions Le fait que les humains soient enfin au courant pour le surnaturel ne change pas grand chose pour Aramis (du moins le croit-il.) Pour lui, la méfiance humaine n'est qu'incompréhension. L'homme a peur de ce qu'il ne peut comprendre. Quoi de plus naturel ? L'angoisse est la plus vitale, la plus bestiale des émotions. Aussi songe t-il qu'en en apprenant un peu plus sur les choses qui les entourent, qu'en retirant leurs oeillères aux hommes, peut-être arriveront-ils enfin à se faire à l'idée que leur discernement du monde est faux. Aramis est un rêveur, et il n'est pas sans songer à un futur où les humains accepteraient le surnaturel comme il vient, avec ses dangers et ses bienfaits. L'homme n'est qu'une créature de plus qui peuple la terre, pourtant il se croit maître d'un monde qu'il est bien loin de connaître. Pour Aramis, la révélation est une bonne chose, même si cela a soulevé des conflits et de la violence.
   ✤ Signes Particuliers ◮ Divers tatouages sur tout le corps. ◮ Cicatrices, notamment une sur la joue gauche, une sur le front, et une plus large au niveau du poitrail. (il reste silencieux quand on l'interroge sur l'origine de ces marques.) ◮ Tenue exotique, entre vêtements d'un autre monde, aux visibilités médiévales, et un quelque chose de tzigane. ◮ Porte un grand chapeau avec une plume, et une cape bleue. ◮ Ne se sépare jamais d'un arc qu'il transporte dans un long sac. De dehors, on pourrait croire qu'il voyage avec un instrument. ◮ Sourit sans cesse d'un air gentil. Ce qui est parfois gênant pour autrui.
   

— « Tu as triché, père ! je gronde, mécontent, avec néanmoins un sourire sur le visage.

L'homme en face de moi éclate d'un rire sonore, qui vibre dans l'air comme le son d'une cloche. Je suis contrarié, un peu vexé. Dans un véritable combat, je serai on ne peut plus décédé. Mais père continue de rire, sa rapière émoussée en main. Je gonfle les joues, et lorsque l'on a huit ans, on est pas forcément capable de se tenir. Ma propre arme en main, je gronde comme un chat et me jette sur mon géniteur. D'un geste nonchalant, bien plus humiliant que si il avait fait un effort, il esquive mon mouvement, me donne un coup de sa garde sur la main. Je lâche dans un petit cri de surprise mon sabre et me retrouve avec la pointe sur la gorge. Nos deux regards d'ombre et d'onyx se voilent de lueurs d'or.

— « Tu as triché ! je répète, en évitant cependant de bouger malgré mon envie de gigoter.
— « Ne jamais sous-estimer l'adversaire. Ne jamais laisser ses émotions prendre le pas sur la raison. Quand la colère t'inonde, capte-la et sert-en. Non pas pour te jeter dans la gueule du lynx, mais plutôt pour y puiser ta force et ton agilité.

J'observe avec fascination mon père inspirer doucement. Comme captivé, je regarde la façon dont il prend dans ses sentiments pour faire son prochain mouvement ; à la façon d'un catalyseur. Puis, il se laisse tomber en arrière, roule sur lui-même et forme divers mouvements de taille, d'estoc, tel un félin. Mes mâchoires serrées se transforment en un sourire admiratif.

— « C'est un peu du chiqué. On est pas exactement hum- mais Père m'interrompt, ses épais sourcils froncés.
— « Nous sommes humains, Aramis. N'en doute jamais. Nous sommes autant humains que les humains eux-même. Nous avons juste d'autres capacités. Tu fais partie d'une famille de Lynx, mais nous sommes également plus que cela, nos respons-
— « Pardonnez-moi, mon Roi, mon Prince ...

Une petite voix intimidée nous sort de notre conversation. Je tourne la tête vers le messager, un garçon à peine plus vieux que moi. Il a le regard rivé au sol. Je cligne stupidement des yeux. Il doit sûrement sentir plus que vois le hochement de tête sec et autoritaire de mon père, l'invitant à poursuivre.

— « Les familles Scuza et Cavanna sont là. Elles ont bien fait comprendre qu'elles avaient un important message à vous transmettre, et qu'elles ne le délivreraient qu'à vous. Dois-je leur faire comprendre qu'elles doivent attendre ou ... Mon père soupire et va remettre l'épée dans le râtelier.
— « Je vais me changer rapidement, et j'arrive. Fais les patienter dans la roulotte des invités.

Il s'étire, tandis que l'adolescent s'enfuit sans demander son reste. Père se tourne enfin vers moi, une lueur de fierté et de douceur dans le regard, lueur qui disparaît rapidement pour prendre une teinte raide et dure.

— « File chez Nana, Aramis. Change-toi. Et ... Fais tes bagages. Nous allons partir en voyage. Juste tous les deux, d'accord ? Explique bien à ton oncle et ta tante que je suis allé discuter avec les Scuza et les Cavanna. C'est important.   Il me sourit, s'approche, caresse mes cheveux et ma joue. Je ris, me recule, puis me détourne et cours vers la roulotte de mon oncle et ma tante.

Si j'avais su. Si j'avais su.

Alors que, pensant avec joie à la balade de quelques jours que j'allai sûrement faire avec mon père dans les bois environnants, comme nous le faisions parfois pour nous éloigner de ses responsabilités de roi, père se faisait assassiner. J'étais trop jeune pour comprendre, mais père avait glissé un message dans les mots que j'avais répété. Les deux familles étaient deux ennemies du trône de ma famille. Les Reinhart, selon eux, étaient rois depuis trop longtemps, et il était temps de faire peau neuve. Un coup d'état dans notre camp. Du sang, le mien, le sien. Celui de ma famille. Je n'avais plus de mère, car elle était morte en couches d'une faiblesse. Ma tante et mon oncle firent leurs bagages également et, délaissant leur roulotte, ils prirent trois chevaux et nous nous enfuîmes. Je me débattis, tant et si bien que mon oncle finit par nous faire faire une halte et me gifla, avec brutalité.

— « Ton père est mort. Il a affronté la traîtrise des siens. Il t'a permis de te sauver. Tu es un potentiel héritier, tu as le droit dans ton sang. Fais honneur à ta lignée, Aramis. Monte sur ce cheval, et continue d'avancer. La voix était rude, sans aucune émotion. Oncle Artis était le frère de Père. Il était le cadet, et il aurait pu avoir des vues sur le trône. Cela n'avait jamais été le cas.

Je remontais sur Luludja, incapable de réaliser. Les dix années qui suivirent furent bien assez de temps pour me mettre face à cette situation. J'étais un prince déchu, et si au début j'eus la redoutable envie de retourner dans ce camp et de me venger, ces idées se fanèrent. Je ne regrettais pas cette vie d'intrigues et de complots. Être un prince ne me manquait pas. Lorsque j'eus quinze ans, mon oncle et ma tante se retrouvèrent blessés dans un attentat d'un village proche qui nous prenait pour des monstres. Si ils partirent, préférant retourner dans un camp de gitans où ils avaient de la famille, je pris parti de rester. J'étais bien assez capable de m'occuper de moi-même, et ils le savaient aussi bien que moi. Je n'avais jamais appris à lire ; j'avais cependant appris à chasser, à faire du feu, à me battre, mais surtout à trouver là où personne ne le voit des choses pour survivre.

Vivre à la dure, c'était tout à fait mon style de vie. J'errais un peu partout, à dos de cheval, avec une tente, quelques affaires. Je vendais ce que je fabriquais - des bijoux avec du métal que je raffinais, des toiles artistiques qui me détendaient. Je volais aussi, parfois, quand je n'avais d'autre choix, même si la plupart du temps je n'en avais pas besoin.

[color=plum]— « Tenez. Voilà votre sachet, monsieur. Tiens, vous savez, pour les vampires ? Haaa, l'Amérique n'est plus ce qu'elle était ! Des morts qui marchent dans les rues ! Si c'est pas une preuve qu'ils sont du ventre de Satan, ces horreurs : ils ne peuvent pas marcher sous le soleil. Vous pensez pas ? Moi, le premier qui entre ici ...

Je pris docilement le sachet plastique contenant diverses denrées. Je plissais les yeux, et finis par sortir de l'épicerie. Des vampires ? Je n'étais pas plus surpris que ça - n'étais-je pas un lynx garou, après tout ? Mais qu'ils se mettent en avant ... Je finis par apprendre qu'ils étaient sortis de l'ombre. Et, bien entendu, peu à peu, ce furent les autres créatures qui furent découvertes. Je n'étais plus à l'abri de grand chose, et je me montrai plus prudent lors de mes transformations. Je me gardai bien de me mêler de trop à la population - parce que, premièrement, je refusais de blesser quiconque, et les regards en coin sur les étrangers et les gens excentriques commençaient à me peser. Je préférais les forêts, les bois, les animaux. La simplicité, en un mot.

Je finis par me diriger vers Shreveport, doucement. La capitale des créatures surnaturelles. Même en ermite dans mes bois, j'avais appris cela également. Ma vie de gitan solitaire me convenait, néanmoins, j'étais curieux par rapport aux gens qui pouvaient habiter ce lieu. C'est donc tout naturellement que je me suis installé dans les proximités de cet endroit. Je n'osais pas vraiment à me glisser auprès des humains, et des possibles CESS, mais je savais que si j'avais un quelconque avenir, il serait là-bas.