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 Diodora Hazard - (ec)

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Diodora Hazard - (ec) Empty
MessageSujet: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:28

Diodora Sphinx Hazard
âge. Sérieusement ? Un peu plus de deux mille ans, mais seulement la vingtaine en apparence (sinon elle serait toute décrépite, la demoiselle).
date et lieu de naissance. Vers trois cent avant ce cher Jesus Christ, à la Cour d'Hiver de l'Outremonde.
nationalité. Faerienne ?
camp. Disons le mal, même si cela ne signifie pas grand chose pour Diodora.
type. Simple fey, mais son père est un sidhe.
appartenance. Cour d'Hiver, là où il fait tout le temps froid.
affiliation. La Déesse des Chicaneries, ce qui lui permet de compenser son obligation de ne jamais mentir, ce qui est plutôt utile, n'est-ce pas ?
état civil. Divorcée depuis peu de temps.
lieu d'habitation. L'argent n'étant pas un souci pour Diodora, elle a pu racheter une vieille ferme au Nord de Shreveport, qu'elle a fait retapé pour y habiter. Elle n'est pas très attirée par la ville et préfère rester à ses abords.
métier. Disons que le travail, ce n'est pas trop son truc. Du coup, elle a trouvé la solution : elle ne travaille pas.
étiquette qui vous est collé. Diodora, l'OVNI qui n'a jamais travaillé mais qui a eu assez d'argent pour retaper une vieille bâtisse de style victorienne. Son nom n'évoque rien, et tout le monde se demande d'où elle tire tout cet argent. Pendant un moment, on lui prêtait une affiliation avec la mafia. Et puis à côté, on ne peut s'empêcher de réfuter toutes ces élucubrations farfelues en voyant son joli minois angélique. Non vraiment, personne ne sait ce que cette demoiselle cache ... et c'est tant mieux, non ?
Diodora Hazard - (ec) 2mw5kw10

Qui je suis
CES PETITS DETAILS QUI ME DEFINISSENT


traits de caractère. Décrivez les traits de caractères qui définissent votre personnage, vos qualités, vos défauts, vos phobies, etc…
occupation diurne. Le soir venu, Diodora fréquente les endroits où il y a plus de chance de tomber sur une ribambelle d'humains. En effet, Diodora passe le plus clair de son temps dehors, à parcourir différents endroits dans l'espoir de trouver un humain innocent et désireux de quelque chose qu'elle pourrait lui apporter. C'est une de ses occupations principales. En fait, comme elle ne travaille pas, il lui arrive souvent de s'ennuyer. Du coup, elle s'est trouvée une nouvelle passion : le cinéma. On pourrait même la qualifier de cinéphile, d'ailleurs elle consigne ses propres critiques de films dans un petit carnet qu'elle entretient comme un trésor. En effet, l'invention du cinéma a presque bouleversé sa vie. Elle suit l'évolution des salles obscures depuis leur invention, il y a quelques temps déjà. C'est l'invention humaine qu'elle préfère.
manie, habitudes & goût.
raison de votre exil. Diodora a commis l'irréparable pour la société faérienne. En effet, elle était mariée à un autre fey, du nom d'Agamemnon, avait même eu un fils de lui. Seulement, la fey a toujours été attiré par le monde des humains et n'hésitaient pas à y aller souvent, pour s'amuser avec eux (à sa façon quelque peu sadique, évidemment). Avant son mariage, elle avait déjà eu quelques aventures avec des humains, surtout avec un vénitien du temps de la découverte de l'Amérique, un souffleur de verre du nom d'Alejandro. Elle eut un changelin de lui, une fille qui mourut bien trop tôt au goût de la demoiselle. Mais apparemment, cela ne lui avait pas suffit. Il y a peu de temps, elle a couché sans vraiment y réfléchir avec un bel humain. Son mari étant forcément au courant, à cause de leur lien magique, n'a pas souhaité pour autant la trainer devant l'Autorité de la Cour d'Hiver et a exigé qu'elle s'exile dans le monde des humains pour toujours, évitant ainsi l'humiliation et la mort.
conviction. Disons que pour l'instant, la révélation ne la touche pas. Evidemment, on l'a d'abord prise pour un vampire : mais elle pouvait sortir le jour, alors l'hypothèse fut vite oubliée. Après, on la pensait sorcière, médium ou nécromancière. Non plus. Non vraiment, la révélation l'amuse. Les gens cherchent ce qu'elle est, parce qu'il est hors de question, pour eux, de penser une seconde qu'elle puisse être une humaine normale. Elle trouve cela plutôt divertissant de voir les humains chercher, se questionner sur sa véritable nature. En effet, peu de gens sur Terre sont au courant de l'existence des feys, du fait que ces créatures vivent dans un autre monde et sont restés très discrets.
signes particuliers. Ses yeux bleus virent au gris lorsque le temps est mauvais, ça compte ?

pseudonyme. Montaigu
âge. 18 ans
code du règlement. Eh bien, il ne manque plus que le thème musical de Dracula, prince des ténèbres, et je crois qu'on pourra commencer.
avis général à propos du forum. heart ça résume assez bien.
avatar utilisé. Sasha Pivoravova ♥️


Dernière édition par Diodora S. Hazard le 13/6/2010, 14:22, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:28

Une histoire extraordinaire
TOUTES CES EPREUVES ONT FAIT CE QUE JE SUIS


histoire. Voir post suivant.
test rp. uc
famille.Les deux parents de Diodora sont des feys, son père est d'ailleurs un sidhe, un noble fey du nom d'Eschyle. Quand à la mère, elle était plus jeune de cinq cent ans que son époux, mais a été exécutée suite à une infidélité (crime ignoble chez les feys), peu après les quatre cent ans de Diodora (autant dire que pour une fey, c'est fort jeune). Sinon, Diodora est elle-même mariée à un fey de trois cent ans son ainé (une broutille pour les feys), du nom d'Agamemnon. Ils ont eu un garçon, du nom dE chiam, âgé alors d'un peu moins de cinq cent ans. Avant lui, Diodora avait déjà engendré une demi fey, il y a à peu près six cent ans. L'enfant choisit pourtant de renier son côté fey et est donc décédée depuis très longtemps, au grand damne de sa mère.


Dernière édition par Diodora S. Hazard le 4/6/2010, 17:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:29

Diodora Hazard - (ec) 51850achatsashapivovaro


    L'Outremonde. Diodora y était née, et n'avait connu que ça. Un monde merveilleux : tout y était magnifique, beau à regarder, à toucher, doux à sentir, à effleurer. Ce monde ne connaissait pas l'imperfection : il n'avait connaissance que de la beauté, du merveilleux et de l'irréel. Mais tout cela était réel, ils étaient réels. Qui, ils ? Les feys, ces créatures mythiques, immortelles et magnifiques, qui peuplaient ce monde magique, parallèle à celui des humains. L'Outremonde était partagé en deux : la Cour d'Eté, où tout était joyeux et frivole. Puis la Cour d'Hiver, qui respire le machiavélisme et la violence. C'est là que Diodora était née, dans un endroit glaciale, le palais d'un sidhe de la Cour d'Hiver, du nom d'Eschyle. Sa mère, Allisteria, était une simple fey venant de la Cour d'Ete, exilée pour avoir succombé aux charmes de l'ennemi. Diodora était leur premier enfant, leur dernier aussi. Dans le calendrier humain, Diodora serait née vers trois cent ans avant Jesus Christ, en pleine Antiquité.

    Le monde des humains était dangereux pour un fey, Diodora en avait parfaitement conscience. C'était sa première sortie de l'Outremonde, elle avait alors une cinquantaine d'années, mais respirait toujours la jeunesse et la fraicheur d'une demoiselle de vingt ans. Ce qui était le plus amusant, c'était de pouvoir transformer son apparence aux yeux des humains, les duper par sa forme : son visage, son corps. Elle pouvait tout changer, avec de la volonté et de la concentration. Dans son royaume natal, la Cour d'Hiver, on lui avait appris à tromper les hommes, à contrer son impossibilité de mentir pour s'amuser avec les humains, les titiller, les asticoter. Elle en jubilait d'avance, lorsqu'elle atterrit en Grèce, près de la cité thébaine. Le monde grec regorgeait alors de mythes, de légendes. C'était simple comme bonjour de duper un citoyen grec, en utilisant les croyances et la religion polythéiste. Diodora était déjà futée, et aidée de son perfide de père, elle métamorphosa l'image qu'elle renvoyait aux humains, afin de devenir une magnifique créature au buste de femme, corps de lion et ailes d'oiseaux. La sphinge, se fit-elle appelée. Elle posait à quiconque croisait son chemin une énigme venant de l'Outremonde : « Quel être, pourvu d'une seule voix, a d'abord quatre jambes, puis deux jambes, et trois jambes ensuite ? ». Elle concluait un pacte avec chacun des prétendants : la bonne réponse ou leur vie. S'ils arrivaient à répondre, elle leur promettait des choses merveilleuses : la richesse, la jeunesse, le pardon, des femmes ... Tout leur plus profonds désirs. Jamais personne ne répondait correctement, et il faut bien se le dire : elle a dû en tuer largement plus d'une centaine, avant que le dernier ne se présente à elle : Oedipe. Un esprit fin, cet homme ! Intelligent, jeune et beau. Il répondit juste : « Il s'agit de l'Homme. De fait, lorsqu'il est enfant, il a quatre jambes, car il se déplace à quatre pattes ; adulte, il marche sur deux jambes ; quand il est vieux, il a trois jambes, lorsqu'il s'appuie sur un bâton ». Diodora avait conclu un pacte avec le jeune homme : s'il trouvait la bonne réponse, elle partirait pour ne jamais revenir et il deviendrait donc roi de Thèbes et épouserait la veuve Jocaste. De fait, la jeune fey dut se résoudre à quitter le monde des humains pour un bout de temps. Aujourd'hui encore, elle est à l'origine de ce mythe grec de la Sphinge qui dévorait (le terme a été modifié pour rendre la créature encore plus cruelle) les hommes qui ne savaient pas répondre à son énigme. Apparemment, Oedipe a dû raconter à ses sujets que la Sphinge s'était jetée du haut d'une falaise de désespoir, sous ses yeux. En réalité, Diodora avait quitté ce monde par un portail, s'était évanoui dans la nature, " comme par enchantement ".

    Lorsqu'elle revint dans l'Outremonde, dans le palais de son père sidhe, elle semblait métamorphosée par son séjour chez les humains. Elle avait pris la vie d'une centaine d'hommes en l'espace de trois mois environ, peut-être moins, peut-être plus. A la Cour d'Hiver, son père fier comme un cop, racontait les aventures de sa fille à qui voulait l'entendre. « Ma fille a trompé une centaine d'humains, si jeune n'est-ce pas ? » ou « Son plan était ingénieux, vous ne trouvez pas ? » et encore « Un buste de femme, un corps de lion et des ailes d'oiseaux ! Diodora est créative, intelligente ! Elle me succèdera, je n'ai aucune inquiétude quand à son brillant avenir ! ». Tant d'éloges qui rendaient Diodora heureuse, contente d'avoir réussit à rendre le sourire à son père, d'ordinaire si crispé. Seulement, cela ouvrait à un autre problème : la succession. Ses parents ne comptaient pas avoir d'autres enfants, son père voulait faire de sa fille unique un seigneur sidhe, ce qui était tout à fait possible. La société faerienne était, pour cela, beaucoup plus avancée que les Hommes : eux n'excluaient pas la gente féminine, d'ailleurs très nombreuses. Seulement voilà, Diodora n'avait aucune envie d'avoir sur le dos un lot de responsabilités indénombrables, insupportables pour elle. C'en était même hors de question.

    **

    Extrait du carnet personnel de Diodora, vers l'an humain cent cinquante.

    « La Cour d'Hiver est toujours aussi froide, sombre et violente. C'est mon environnement, j'aime l'ambiance grisante, cette violence perpétuelle qui nous amène à savoir nous battre, très jeune. Je suis née ici, on m'a éduqué comme l'une des leurs. Je fais partie de leur Cour, d'ailleurs, de part ma filiation, mon engagement solennel. A part la Cour d'Hiver, je n'ai connu que le monde humain, pas longtemps de plus. Mais j'ai depuis peu rencontré un fey, de la Cour d'Eté. J'ai depuis quelques questionnements à retranscrire sur papier, pour peut-être me permettre d'y voir plus clair. Il m'a parlé, sans que je ne lui parle. La Cour d'Eté est-elle réellement mieux que chez moi ? Tout le monde est-il vraiment aussi beau, parfait, gentil ? N'ont-ils aucun défaut ? Est-ce vraiment nous, feys de la Cour d'Hiver, le problème de l'Outremonde ?

    Le plus étrange pour moi, c'est de savoir que ma mère est une exilée de la Cour d'Eté. Elle l'a quitté pour mon père, sans se préoccuper des conséquences. Et sa famille, ses amis ? Sa vie d'avant ? Je n'ai jamais été amoureuse, mais peut-on tout, vraiment tout quitter par amour ? Je voulais questionner ma mère sur son exil volontaire, la Cour d'Eté. Ce ne sera plus possible. Elle est mourante, et je n'espère plus. L'amour se meurt au fil de notre immortalité, et voilà que ma mère se fasse infidèle. Avec un humain, un scientifique grec, qui plus est. La sentence tombera bientôt. Mon père la pleure dans son autel, ma mère pleure de son sort dans sa cellule. Et moi ? Prise entre deux feux, déchirée entre le souhait de sauver ma mère et le respect de notre code, de nos lois les plus anciennes. Je ne peux pas la comprendre, ni la blâmer pourtant. Je ne connais rien à l'amour, rien à l'immortalité. Je vis depuis déjà près de quatre cent ans, la vie dans l'Outremonde me semble pâle en comparaison. Quelquefois, je trouve le temps long. Mon père refuse de me laisser retourner dans le monde des humains avant d'atteindre mon âge mur. Je n'ai qu'à ressasser encore et encore les souvenirs que j'ai de mon passage éclair en Grèce, en tant que la Sphinge. Père m'a renommé Diodora Sphinx, c'est (...) »

    La phrase n'a pas été achevé, Diodora fut interrompue par l'ordre de son père de se présenter devant lui.


Dernière édition par Diodora S. Hazard le 4/6/2010, 16:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:29

Diodora Hazard - (ec) Vogueuknovcoldmountain0



    Vers l'an humain mille quatre cent quatre-vingt dix, à Venise.

    Diodora était âgée d'environ mille huit cent ans. L'immortalité lui réussissait plutôt bien, finalement. Ses questionnements d'adolescents lui étaient passés au dessus de la tête, elle n'avait finalement pas répondu à ses interrogations et n'y pensaient plus. Ce temps était révolu. Diodora était une fey, une vraie, endurcie par l'exécution publique de sa mère, sous ses yeux. Allisteria Solé n'eut même pas droit à une dépouille décente, on jeta son corps éteint et ensanglanté dans la rivière la plus proche, et Diodora se disait que certainement, le corps de sa mère avait dérivé jusqu'aux portes de la Cour d'Eté, sa véritable maison. La tristesse était passée comme un petit maux de tête, n'avait duré que quelques jours à peine. Sa mère était une traitresse, elle avait transgressé le code, pourtant pas si contraignant, et avait fait de son père un veuf cocu. D'ailleurs, en vue de la loi faerienne, Allisteria Solé n'était même plus sa mère.

    Le monde des humains fascinaient Diodora. Depuis qu'elle avait dépassé les cinq cent ans, elle s'y rendait souvent. Jamais bien longtemps, à peine quelques jours, voir quelques heures lorsque ce qu'il s'y passait ne l'intéressait finalement pas. Mais c'était rare, très rare. Elle trouvait toujours une âme humaine qui avait des rêves, des envies. La Déesse de la Chicanerie lui étant affiliée, Diodora avait vu son sens de la tromperie décuplé. C'était beaucoup plus simple pour elle, maintenant, d'éviter de dire la vérité. Elle esquivait les questions dites dangereuses. C'était sa meilleure façon de se préserver. Elle avait eu quelques aventures avec des humains, rien de bien important. Elle s'amusait avec eux, s'offrait une nuit de plaisir charnel avant de leur demander un dû, une chose qu'il ne pouvait lui refuser. Une chose importante, de préférence. C'était toujours plus excitant, de fait.

    Venise, la ville commerçante. Diodora s'était demandée quand, enfin, ces européens allaient découvrir l'autre territoire d'en face, celui qu'ils avaient dénommé Amérique. La Sérénissime l'avait toujours attirée cependant, depuis que la ville avait été construite, sur la lagune. C'était là aussi qu'elle avait rencontré Alejandro Caramante, souffleur de verre vénitien. Un beau jeune homme, la trentaine, l'air rêveur et revêche. Il tenait un atelier de souffleur de verre dans une rue étroite, une boutique qu'il tenait de son père, qui le tenait lui-même de son père, etc ... Diodora ne l'aimait pas d'un réel amour, mais elle l'aimait ... à sa façon. Et lui l'aimait à sa façon. Comment un homme aurait-il pu résister à une aussi charmante créature, finalement ? En tout cas, c'était la première fois que Diodora refusait de s'amuser avec un humain. Non, elle voulait entretenir une relation amicale et longue, se payer du bon temps par la même occasion. Alejandro était le bon humain, pour ce rôle.

    Il était près de vingt heures lorsque Diodora entra dans l'atelier par la porte de derrière, doucement, de sa démarche féline et gracile. Alejandro se tenait devant sa table de travail, la tête penché sur le côté droit, les sourcils froncés. Diodora l'observa un instant, refusant de l'interrompre dans son travail. Alejandro était en train de faconner un vase en verre, d'une forme excentrique, magnifique. Il l'avait vu, mais ne lui prêtait aucune attention. Son travail l'accaparait. Lorsqu'il eut fini, il se redressa, s'étira longuement et regarda Diodora, le visage impassible, un sourcil légèrement levé.

      Diodora - « Charmant homme, viendrais-tu me tenir compagnie dans ce lit glaciale qui se trouve à l'étage ? »
      Alejandro - « Monte, femme. »

    Diodora esquissa un sourire avant de tourner les talons et de monter à l'étage, pour attendre Alejandro. C'était ça qu'elle aimait chez lui : il controlait tout, ne laissait rien passer. Pour la première fois de sa vie, elle se retrouvait soumise à quelqu'un d'autre que son père, et elle savait qu'elle ne retrouverait jamais cette sensation dans sa vie d'infini. Alors elle en profitait, parce que les humains ne vivaient pas longtemps et qu'ils changeaient comme les saisons au fil des ans. Diodora s'assit sur le lit. A peine cinq minutes plus tard, Alejandro était là, devant elle. Il la repoussa sans ménagement sur le lit, s'approcha d'elle pour chercher ses lèvres, son visage, son corps. Diodora se laissa aller complètement, oublia un temps qui elle était, l'Outremonde, son immortalité. Elle pouvait tout oublier sous les baisers passionnés et violents d'Alejandro, son souffleur de verre. Et le temps sembla s'échapper, tandis que les deux amants cruels se dévoraient l'un l'autre.

    **

    Neuf mois. Sidhe Eschyle avait piqué une colère, avait insulté sa fille de tout les noms possibles. Elle gachait sa vie, disait-il. L'enfant ne serait qu'à demi-fey, un changelin, et ne choisirait peut-être pas de venir vivre dans l'Outremonde. Mais Diodora pensait le contraire : quel sorte d'enfant préférerait mourir après à peine cinquante ans de vie, supporter les maladies et le malheur ? Non, il n'y avait pas d'autres possibilités : le changelin à venir choisirait de privilégier son côté faerien. Mais son père continuait : tu souffriras, lui disait-il. Les humains ne sont que des jouets, on ne s'attache pas à eux et on ne procrée pas avec eux. Mais c'était arrivé, un point c'est tout. Diodora était enceinte de son souffleur de verre et parfaitement lucide. Elle savait déjà ce que le changelin allait devenir. Il vivrait avec elle, dans la Cour d'Hiver.

    Mais avant cela, l'enfant devait vivre avec son parent humain. Diodora n'avait pas revu Alejandro depuis sept mois. Le jour où elle avait appris sa grossesse anormale, elle avait arrêté de lui rendre visite. Mais il le fallait, maintenant. Elle se rendit donc à l'atelier, à Venise. Alejandro n'avait pas bougé, pas changé. Il avait juste laissé pousser sa barbe, ce qui lui donnait un air encore plus barbare.

      Alejandro - « Eh bien ? »
      Diodora - « Un enfant. Nous allons avoir un enfant. »

    Alejandro haussa un sourcil, posa son outil sur sa table de travail et croisa les bras, soucieux. Il attendait une suite, mais il n'y avait rien à dire : juste à constater le ventre rebondant de Diodora.

      Alejandro - « Et alors ? Je ne compte pas me marier, moi. »
      Diodora - « Moi non plus. Mais je ne peux m'occuper de l'enfant. Tu te chargeras de lui. Je viendrais le voir de temps en temps, mais je ne pourrais jamais rester longtemps. »
      Alejandro - « Comment ? C'est hors de question, garde-le, ton gamin. »
      Diodora - « Je n'ai pas le choix, l'enfant doit grandir ici, avec toi. Occupe toi en, je t'offrirais ce que tu désires. La richesse, la renommée, une femme ... Ce que tu désires, mais tu gardes l'enfant et tu en prends soin. »
      Alejandro - « C'est quoi cette histoire ? Comment pourrais-tu m'offrir ça ? Qui es-tu, au juste ? »
      Diodora - « Je le peux, crois-moi. Tu as trops les pieds sur Terre, tu ne regardes pas assez ce qui t'entoure et tu perds la moitié des informations que tes yeux pourraient t'apporter. Ouvre tes yeux en grand, alors tu verrais. Mais tu en es incapable. Contente toi de t'occuper de mon enfant, je reviendrais le prendre lorsqu'il aura quinze ans. »

    Alejandro ne répondit pas, comme s'il sentait, pour la première fois, que Diodora n'était pas humaine, qu'elle était bien plus. La fey, elle, se contenta d'un signe de tête significatif avant de tourner les talons et de disparaitre dans son monde. Le changelin naitrait bientôt ...


Dernière édition par Diodora S. Hazard le 4/6/2010, 16:11, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:29

Diodora Hazard - (ec) 2hrpkjm

    Quinze ans. Cela faisait exactement quinze ans que l'enfant à demi-humain de Diodora était né. Ce fut une fille, qui portait le nom de Cinzia Caramante. Elle était, pour l'instant, surtout la fille d'Alejandro Caramante, toujours souffleur de verre, vieilli par les années. La fey ne ressentait plus rien pour lui, maintenant que l'humain se faisait vieux, à son goût au moins. Une fois par mois, pendant quinze ans, Diodora avait rendu visite à sa fille, afin qu'elle connaisse sa mère. La jeune Cinzia était parfaitement au courant de son métissage rarissime, de l'origine surnaturelle de sa mère. La gamine avait accepté sans rien dire, consciente au fond d'elle-même qu'elle ne pourrait rien y faire ... jusqu'à ses quinze ans. Diodora, elle, était persuadée que sa fille choisirait de venir vivre avec elle. Durant toutes ces années (un rien pour elle et son immortalité), elle avait parlé de l'Outremonde à sa fille, des feys, de la Cour d'Hiver, du palais du sidhe Eschyle, son père. Elle avait tout fait pour que son monde à elle paraisse attrayant, irrésistible. Elle aimait sa fille d'un amour maternelle presque humain, la voulait à ses côtés pour l'éternité, quitte à supporter les regards en biais des autres de son espèce.

    Et voilà que le jour était arrivé. Nous étions le vingt février, quinze ans après la naissance de Cinzia, vers mille cinq-cent cinq. Diodora avait quitté l'Outremonde tôt, afin de retrouver sa fille. Elle avait fait préparé sa chambre, des habits merveilleux pour sa jolie progéniture. Cinzia, avec ses cheveux blonds dorés et ses yeux bleus océan, attendait sagement sa mère sur le pas de la porte. Diodora embrassa sa fille sur le front, pleine d'amour à donner. La jeune fille resta hermétique, comme si elle ne pouvait pas parler, pas bouger. Diodora n'y fit pas réellement attention : elle entra dans l'atelier. Alejandro était là aussi, le plat de la main droite appuyé sur un meuble haut. Il regarda Diodora, hocha la tête doucement.

      Diodora - « Joyeux anniversaire, ma chérie ! »
      Cinzia - « Merci. »

    Diodora tendit une fleur magnifique à sa fille, qui la prit pour l'observer. La fleur venait de l'Outremonde et était magnifique : on aurait dit que sa tige était en verre transparent, et ses pétales rouges sang brillaient comme sous la rosée. De plus, elle dégageait une odeur ravissante, propre à chaque narine : elle sentait ce que vous vouliez qu'elle sente. Cinzia la renifla élégamment, ses yeux se mirent à briller. Diodora fut heureuse de son petit effet, puis elle ajouta en caressant du bout des doigts une commode en bois vieilli :

      Diodora - « Elle vient de l'Outremonde. Magnifique, n'est-ce pas ? Il y a tellement de choses que tu dois découvrir là-bas. Tu as fait ton choix ? Je t'avais demandé d'y réfléchir ? »
      Cinzia - « Oui ... C'est tout réfléchi, en effet. »
      Diodora - « Parfait ! Je t'ai fait préparé ta chambre, tu vas rencontrer ton grand-père ! De magnifiques robes t'attendent aussi, tissés sur mesure. Elles t'iront comme un gant, je suis ... »
      Cinzia - « Non ! Je veux dire ... non. Je n'irais pas là-bas. Je reste ici, avec mon père. »

    Un long silence pesant s'installa dans l'atelier. Diodora regardait sa fille, celle-ci baissa la tête. Elle reniait son côté fey ? Elle osait ? La fey sentait la colère montait en elle, mélangée à une profonde tristesse. Alejandro avait convaincu Cinzia de rester auprès de lui ...

      Diodora - « Comment ? Tu renies tes origines faériennes ? Tu préfères rester ici ? Tomber malade, vieillir, mourir ? Tu veux rester ici, passer ta vie à te préoccuper, à t'inquiéter ? Est-ce là la vie que tu souhaites, Cinzia ? »
      Cinzia - « J'aime et je suis aimée en retour. Père m'aime, mais j'ai plus ici. Il s'appelle Agostino, nous allons nous fiancer, nous marier. C'est un bourgeois, il s'occupera bien de moi et je vivrais mieux. Je préfère vivre une cinquantaine d'années heureuse et mourir, c'est le cycle de la vie. Naitre, vivre, puis mourir entourée de ceux que l'on aime. J'ai tout ici, rien dans cet Outremonde. Je suis désolée ... »
      Diodora - « Désolée ? Désolée ? Bien ! Alejandro, que veux-tu ? »
      Alejandro - « Hein ? »
      Diodora - « Nous avions passé un marché, Alej. Tu t'occupais de Cinzia jusqu'à quinze ans et en échange, je t'offrais quelque chose. Que veux-tu ? Vite. »

    Diodora contenait ses larmes, mais elle tremblait comme une feuille. Cinzia, elle, baissait la tête et s'agitait nerveusement les mains. Alejandro, lui, se redressa et regarda Diodora d'un air incrédule, avant de finalement déclarer :

      Alejandro - « Apporte moi la richesse. »
      Diodora - « Très bien, ton voeu sera exaucée. Ton atelier prospérera, je t'en donne ma parole. Tu rouleras sur l'or. »

    La fey inclina la tête cérémonieusement et quitta l'atelier. Cinzia se précipita à l'extérieur mais sa mère s'était déjà volatilisée. Ce fut la dernière fois qu'elle la vit.

    **

    Dès que Diodora revint au palais de son père, elle se dirigea dans la chambre qu'elle avait fait préparé pour sa fille et détruisit tout. Elle déchira les rideaux, les draps, les coussins, les robes, jeta par terre les vases, les tableaux, les produits de beauté. En même temps qu'elle déversait sa colère, Diodora pleurait. Elle n'avait jamais pleuré de sa vie, c'était la première fois. Elle avait perdu sa fille, qui souhaitait mourir, être normale. Diodora était horriblement décue, triste et en colère. Cinzia était son premier enfant, elle aurait voulu l'avoir pour toujours à ses côtés. Mais la jeune humaine préférait un certain Agostino. Diodora hurla de désespoir, et tout de suite une domestique apparut à la porte. Elle retint un petit cri en posant sa main devant sa bouche et repartit en courant prévenir les autres.

    Lorsque sidhe Eschyle arriva dans la chambre, suivi d'une dizaine de domestiques effrayés, Diodora était accroupie au sol, le visage rougie par les larmes salées. Son père leva une main autoritaire vers elle et s'exclama sur un ton de reproches :

      Eschyle - « Tu pleures comme une humaine, ma fille ! Relève toi et tiens toi droite, comme tu le dois. Où est le changelin ? Au vue de ton état, je dirais que l'enfant n'a pas daigné te suivre. Il préfère mourir, n'est-ce pas ? Vois-tu comme l'humain peut-être cruel envers nous, qui leur avons tout donner un jour ou l'autre. C'est pour cela qu'il ne mérite pas notre respect, notre amour ou notre amitié. Ils ne sont utiles que pour les divertissements, le plaisir jouissif de les voir souffrir ou tomber dans un piège que nous leur tendons. Oublie cette gamine, Diodora. Ressaisis-toi. »

    Diodora se releva, inspira un bon coup et se calma. Son père, malgré sa poigne de fer, avait un effet apaisant sur elle. Il trouvait toujours le mot juste pour qu'elle se reprenne en main seule. La fey attrapa la main que lui tendait son père. Eschyle approuva d'un hochement de tête et continua sur un ton plus doux :

      Eschyle - « Il y a mieux encore, ma fille. Il est tant pour toi de te marier. Devine qui aura la chance de prendre ta main pour l'éternité ? Agamemnon, fils d'Elusià et Shefford. Vraiment, c'est un bon parti. Tu en seras très heureuse, n'ai-je pas raison ? »
      Diodora - « Si Père, Agamemnon sera parfait. »

    Diodora le pensait. De toute façon, elle ne pouvait pas mentir : à n'importe qui. La nature fey repoussait le mensonge. Ils ne pouvaient que contourner une question, l'embellir et amener leur interlocuteur à penser à autre chose, sur un autre chemin.


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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:30

Diodora Hazard - (ec) Moonrightpx4 Diodora Hazard - (ec) Monlightbn9
Diodora Hazard - (ec) Monlightbn9 Diodora Hazard - (ec) Moonrightpx4
(c) golden fish

    Un mariage, chez les feys, est un engagement pour l'éternité. Diodora avait alors mille huit cent quinze ans, environ. Il n'est jamais facile de connaitre l'âge exacte d'un fey, c'est toujours approximativement. Agamemnon était un bon mari, certes. Les deux nouveaux époux habitaient le palais sidhe des parents du marié, le temps de trouver mieux ou de succéder. Seulement, Diodora ne comptait pas succéder à son père et diriger un territoire de la Cour d'Hiver. Non, jamais. Après toutes ces choses qu'elle avait vécu dans le monde humain, elle préférait mener une vie tranquille, du moins pour le moment. Finalement, les discours de son père avaient eu raison de sa volonté : Diodora n'allait même plus à Venise voir sa fille, même pour l'observer de loin. Voilà bien dix ans qu'elle n'avait plus de nouvelles. Diodora n'avait jamais réellement oublié Cinzia - c'était même impossible - mais elle se gardait ça dans un coin de sa tête, pour isoler ce mauvais souvenir et ainsi l'empêcher de refaire surface violemment, de la déstabiliser. Diodora n'avait plus aucune confiance envers les humains : ils étaient tout aussi horribles dans leurs agissements que les feys de la Cour d'Hiver, soit disant. La demoiselle ne voyait même pas comment les feys de la Cour d'Eté arrivaient à les respecter, les aimer.

    Un an auparavant, soit environ en mille cinq cent quatorze (année humaine), Diodora avait mis au monde un nouvel enfant, un fey de sang pur cette fois-ci, fils de son époux Agamemnon. Le nouveau-né s'appelait Chiam et n'était encore qu'un bébé. Il n'avait qu'un an, ce n'était qu'une poussière dans l'éternité qui l'attendait. Diodora était plutôt heureuse, dans l'ensemble. Son père lui avait interdit de retourner dans le monde des humains avant trois cent ans. Ainsi, elle aurait tout le temps de s'occuper de son fils. Mais elle ne reverrait jamais sa fille. Elle devait déjà être proche de la trentaine, peut-être avait-elle des enfants. Mais ils seraient tous morts, dans trois cent ans. Cela attristait Diodora, elle considérait cela comme la fatalité du monde des humains. Agamemnon lui interdisait d'y penser. Mais à quoi cela servait-il, de l'interdire d'y penser ? C'était comme lui interdire de respirer. C'est peut-être pourquoi elle décida, encore dix ans plus tard, de retourner dans le monde des humains, afin de voir ce que Cinzia était devenue. Elle était sa chair, son sang. Il ne fut donc pas trop difficile de la retrouver.

    **

    Cinzia était mariée avec cet Agostino qu'elle avait aimé (et aimait encore ?) à quinze ans. Diodora avait questionné un vénitien sur sa fille, afin d'en savoir plus. Elle avait également appris qu'elle vivait toujours à Venise, que Alejandro était mort dans un lit doré et que sa fille avait trois enfants. Les petits enfants humains de Diodora. L'idée la faisait pâlir, rien que de voir leur tête. Cinzia avait la quarantaine, Diodora était beaucoup plus âgée mais en paraissait vingt, à peine. La rencontre serait brutal, étrange pour les deux partis.

    Effectivement, Cinzia ne manquait de rien. Elle avait hérité des richesses de son père, déjà que son époux était fort riche. Elle vivait bien, dans une immense maison de style victorien, donnant sur la mer Méditerranée. Diodora observa la façade avant de la maison, longtemps. Elle n'entendit pas les pas d'une femme qui arrivait par derrière.

      Cinzia - « Mademoiselle ? Que regardez-vous ? »

    Diodora se retourna et recula d'un pas, horrifiée. Sa fille Cinzia avait vieilli, beaucoup. Elle n'avait plus la beauté et la fraicheur de ses quinze ans. Ses cheveux étaient ternes, son regard éteint. Elle était laide, et cette idée effrayait Diodora. Vieillir. Cinzia aussi, l'avait reconnu. Diodora, elle, n'avait pas changé. Elle était toujours aussi belle : ce même visage angélique, doux. Les mêmes yeux bleus, le même regard. Les cheveux blonds dorés, le teint pâle mais agréable à regarder. Elle respirait la jeunesse. Derrière Cinzia, habillée en dame bourgeoise de l'époque, arriva une autre femme, plus jeune, accompagnait de trois enfants. A vue d'oeil, Diodora leur aurait donné quinze, douze et six ans. C'étaient trois filles, qui ressemblaient beaucoup à Cinzia, au même âge. Diodora retrouva le sourire en voyant ses jeunes filles, comme si elle pensait revenir au temps où Cinzia aimait les " contes de fée ".

      Nourrice - « Signora ? Dois-je appeler quelqu'un ? »
      Cinzia - « Non, Alma. C'est une vieille connaissance, amené les enfants dedans, soyez aimable. »

    La nourrice observa Diodora d'un oeil critique. Elle avait l'air de trouver étrange que sa maîtresse est employée le terme " vieille connaissance " pour une jeune fille qui paraissait vingt ans de moins qu'elle. Mais elle ne dit rien et poussa gentiment les jeunes filles à l'intérieur de la maison. Diodora observa ses petites-filles avec douceur, jusqu'à ce qu'elles disparaissent derrière la grande porte.

      Cinzia - « Maman ? Tu es ... très jeune. »
      Diodora - « Seulement en apparence. J'ai quand même un peu plus de mille huit cent ans. Tu paraitrais très jeune, toi aussi, si tu avais fait le bon choix. »

    Cinzia encaissa, sans un mot. Elle accepta la reproche avec un hochement de tête.

      Cinzia - « J'aime ma vie ici. Agostino est un bon mari aimant, nous avons des ressources largement suffisantes ... et puis j'ai mes trois filles. Elles sont ... merveilleuses. »
      Diodora - « Je n'en doute pas. Ne m'en veux pas mais ... tu parais tellement vieille. Je n'ai pas l'habitude, c'est très bizarre. »
      Cinzia - « Ah oui ? Je pensais être plutôt bien conservée pour mon âge ! (elle se mit à rire). Enfin. Je ne pensais pas te revoir un jour ... maman. Crois-moi, cela me parait encore plus étrange de t'appeler ainsi. Tu fais très jeune, au contraire de moi. »
      Diodora - « Il fallait que je prenne mes distances avec le monde humain, vois-tu tu m'as beaucoup déçue. Il a été décidé pour moi que je devais ne pas revenir ici avant cent ans. Tu serais morte, donc. Mais j'avais besoin de voir ce que tu étais devenue. Je me suis mariée, entre temps. Avec un fey, dans mon monde. Nous avons un fils, tu as donc un demi-frère. Il a vingt-trois ans, à peu près. »
      Cinzia - « Oh. C'est bien, et aimable de ta part de briser un interdit pour me voir. Mais j'aurais préféré que tu ne viennes pas, que tu conserves de moi l'apparence des mes quinze ans et non de mes quarante ! »

    Elle se mit à rire nerveusement, se reprit vite. Elle sourit, et un silence tendu s'installa entre elles. Diodora hocha la tête, consciente qu'elle ne pouvait pas rester.

      Diodora - « J'essaierais de revenir. C'est fort possible qu'on ne se revoit jamais, cependant. Tu mourras avant que je puisse revenir, je pense. Je pourrais peut-être voir mes petites-filles. Quel est leur nom ? »
      Cinzia - « Probablement ... La vie est courte, ici. Elles s'appellent Augustana, Lidia et ... Diodora. »
      Diodora - « Vraiment ?! »
      Cinzia - « Vraiment, comme sa grand-mère. Ce n'est pas parce que je n'ai pas souhaité te suivre que je t'ai oublié. Père est mort, tu es au courant ? Tu as tenu ta promesse et il en a été très content. Mais la maladie l'a emporté voilà cinq ans. J'ai tout hérité, alors je te dois un peu mon bonheur, aussi. »
      Diodora - « Tu me dois la vie, surtout. »

    Diodora disait cela sérieusement, ce qui jeta un froid considérable. Cinzia hocha la tête, Diodora lui répondit de la même manière. Tout était dit, la fey n'avait plus rien à faire ici. Diodora regarda sa fille dans les yeux, avant de disparaitre devant elle pour retourner dans l'Outremonde. Cinzia inspira à fond, cligna des yeux pour chasser les larmes qui venaient et feignit un sourire joyeux en ouvrant la porte de sa maison.


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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:30

Diodora Hazard - (ec) Fk7f6d


    Finalement, Cinzia était morte assez jeune, du moins pour une demi-fey. Elle avait vécu cent-dix ans, soit plus de cinquante ans que la moyenne de l'époque. Cinzia Caramante était donc connue dans tout Venise pour son extrême longévité. Normalement, le changelin aurait du pouvoir vivre jusqu'à quatre cent ans. Mais la morte de son mari Agostino, une cinquantaine d'années avant elle, la rendirent triste et désespérée : elle finit par tellement souhaiter mourir que même la magie qui permettait au changelin de vivre quatre cent ans ploya : elle s'éteignit dans son sommeil un soir d'été de l'an mille six cent.

    Diodora l'avait ressenti au plus profond d'elle-même, mais n'avait perçu qu'un léger pincement au coeur. Sa fille s'était éteinte dans le monde qu'elle avait choisi, le destin l'avait voulu ainsi. Quand à sa vie dans la Cour d'Hiver, elle était horriblement banale. Diodora s'occupait de son fils, Chiam, qui était encore loin d'être considéré comme un adulte. Il était clair dans sa tête qu'elle ne souhaitait plus avoir d'enfants. Cinzia et Chiam, c'était suffisant. On aurait pu croire qu'elle vivrait aussi tranquillement pour l'éternité ... Mais c'était sans compter les humains, leur monde et tout ce qui attirait là-bas Diodora. La fey ne pouvait s'empêcher de se faire des petites escapades dans le monde humain, de jouer avec eux, de se mêler de leur vie, de leur prendre quelque chose de cher. Diodora était sans-coeur avec les humains, depuis la mort de sa fille surtout. Elle ne les aimait pas, ne pourrait jamais les aimer. Du moins, c'était ce qu'elle croyait.

    **

    Diodora était de nouveau venu dans le monde des humains. Elle ne pouvait s'en empêcher, elle adorait leur rendre visite, effleurer du bout des doigts leur vie si fragile. A chaque fois, elle repensait à sa première sortie dans ce monde, lorsqu'elle avait pris la vie d'une centaine d'humains et donnait naissance au mythe de la Sphinge. Elle se trouvait, à ce jour, aux Etats-Unis, en Louisiane pour être plus précis. L'endroit lui plaisait assez. Une petite ville, du nom de Shreveport, l'avait particulièrement attiré. La city dégageait un aura de magie impressionnant. Diodora, intriguée, s'était rendue dans cette petite ville paumée de Louisiane, avec la ferme intention d'y jeter un coup d'oeil. C'est là qu'elle le vit, aux abords d'une ferme à proximité de Shreveport : un humain, encore, qui lui rappelait étrangement Alejandro le souffleur de verre, en plus moderne disons. Il était torse nue, et coupait du bois avec une hache énorme. Il respirait la puissance, l'humanité. Il fronçait les sourcils sous l'effort, penchait la tête sur le côté droit. Exactement comme Alejandro lorsqu'il était concentré. Ce fut si rapide, Diodora n'y réfléchit même pas. Elle se dirigea vers lui, pour entamer la conversation, lui parler, l'aimer. Elle ne pensait plus, comme si son cerveau était en veille.

    Ce qui devait arriver arriva. La nuit tombée, Diodora ouvrit les yeux, sursauta et poussa un cri effrayé. Elle était nue, dans le lit de cet humain beau comme un Dieu. Il était à ses côtés, encore endormi. Diodora ne pensa même pas au fait qu'il continuait de dormir malgré le cri qu'elle avait poussé. Elle attrapa ses vêtements, se rhabilla en vitesse et disparut dans l'Outremonde, laissant là son amant d'une après-midi.

    Lorsqu'elle arriva chez elle, son mari l'attendait de pied ferme, le visage fermé. Diodora comprit tout de suite qu'il savait. Elle avait reproduit le schéma : sa mère avait trompé son père avec un humain, elle en était morte. Elle en faisait de même, mais allait-elle mourir elle aussi, de la même façon, sans que son fils ne pleure ? Elle comprit alors combien elle avait été horrible de mépriser sa mère, maintenant qu'elle avait fait la même erreur. Elle pouvait comprendre la douleur que sa mère avait ressenti en voyant sa fille impassible lors de son exécution. Diodora refusait de voir son mari et son fils dans le même état, par sa faute. Pour sa mère, pour son sort à venir, elle éclata en sanglot. Agamemnon prit la parole, sa voix tremblait :

      Agamemnon - « Va-t'en. Pars et ne reviens jamais, je te l'ordonne. Je sais ce que tu as fait, je ne te le pardonne pas. Mais je t'aime et je ne veux pas te voir mourir, aussi idiote que tu l'es. Je préfère dire à notre fils que tu t'es enfuie plutôt que tu as été exécuté et a déshonoré notre nom. Va dans le monde des humains que tu chéris tant ! Tu pourras en baiser autant que tu veux ! Pars et ne te retourne pas, ne reviens jamais ! »
      Diodora - « Laisse moi dire au revoir à Chiam. »
      Agamemnon - « N'abuses pas de ma patience, Diodora. Pars, tu ne nous reverras plus jamais. Je t'exile, je divorce. Je m'arrangerais avec l'Autorité. Si tu oses revenir, je te tuerais moi même. Je t'aime autant que je te hais. Tu m'as brisé, Diodora. A jamais et cela pour l'éternité. »

    Les mots de son futur ex-époux percutèrent le coeur de Diodora de plein fouet. Ses sanglots redoublèrent tandis qu'elle se traitait d'idiote intérieurement. Elle s'en voulait terriblement mais cela ne servait à rien. On ne peut pas se racheter après avoir fait pareilles ignominies. Diodora avait commis l'irréparable, elle devait en accepter les conséquences, malgré la difficulté. Elle se volatilisa sans un mot, pour revenir à Shreveport. L'humain avait causé sa perte, elle allait donc faire en sorte de faire payer toute l'espèce humaine pour son erreur à elle. Vivre dans le déni, pour oublier et se reconstruire, tel était le plan de Diodora.


Dernière édition par Diodora S. Hazard le 5/6/2010, 14:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:32

Désolée pour avoir posté au milieu mais y'aura bien quelqu'un pour virer mon post :p
Re bienvenue du coup :006/:
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 12:33

    XD, c'est pas grave Diodora Hazard - (ec) 822995. Merci Diodora Hazard - (ec) Herz
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 14:02

Sasha <3
Très bon choix d'avatar.
Bienvenue ^_^
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 14:05

Bienvenue Surprised
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 14:08

Bienvenue!
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 15:58

Bienvenue parmi nous, bonne chance à toi pour ta fiche. J'ai supprimé le poste qu'avait posté Mayra, comme ça tu ne seras pas gênée ^^
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 19:18

    Merci merci :010/:
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Lucian A. Corleone
 
SECRET DE CONFESSION
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SIGNALEMENT : le démon qui gouverne les ombres de cette ville.
HABILITIES : Thaumaturgie - La main de destruction ; capacité à voir le monde des esprits, sentir la mort.
OFFICE : Chef de la mafia Italienne avec sa soeur jumelle.
SERENADE : I'm Shipping Up To Boston - Dropkick Murphys

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INFORMATIONS CONFIDENTIELLES
SOBRIQUET : Eden Memories ; Flan coco ; Pâte à choux ; La drag-queen
MISSIVES : 8449
ACTE DE PROPRIETE : Eden Memoires; tumblr

I’m gonna make him an offer he can’t refuse. LE PARRAIN
 
Lucian A. Corleone
BIG BAD BOSS Ϟ Je suis... La Drag-Queen.


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JE SUIS:
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MEDISANCES:
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 20:04

Bienvenue heart
Une fey! cool.
Bon courage pour ta fiche!
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime2/6/2010, 23:07

Bienvenue :56: Et bon courage pour ta fiche ^^
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime3/6/2010, 17:06

Mouarf une fey, enfin xD

Bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche. ^^
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime23/6/2010, 12:58

Fiche Archivée,

Merci de m'envoyer un MP si vous désirez la reprendre.
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MessageSujet: Re: Diodora Hazard - (ec)   Diodora Hazard - (ec) Icon_minitime

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