I’M A MESSENGER OF CHAOS

mikhaila oxana tchaïkowski

Prélude

➽ date et lieu de naissance. moscou la rouge, (01.29.88) ➽ nationalité. ruskov ➽ votre forme animale. loup noir de mackenzie ➽ type de métamorphe. sang impur, souillé au départ par un lignage avec une humaine ➽ camp. cabot farouche (se tient en périphérique de la ville pour le moment) ➽ état civil. célibataire aux mœurs légères ➽ lieu d'habitation. la fange et les broussailles ➽ métier. n'en voit pour le moment aucune utilité, vivant essentiellement avec ces instincts primaires et animales

➽ étiquette qui vous est collé. Elle. Létale et carminée. Ravagée par une sombre vengeance, elle est le désenchantement, le goût acide d'un faux-semblant d'amour qui s'achève brutalement sur le quai d'une gare, la violence et la passion d'un meurtre de chambre d'hôtel. Nourris par des idées sombres, meurtrie par une patrie communiste qui arrache et ploie la plus tendre des enfants, elle reste cette gamine brisée. Un cocktail explosif. Cocktail Molotov. Charmante poupée désarticulée juste bonne à se muer en une violente vengeance, elle a le goût de l'allégresse d'un roadtrip, l'ivresse d'une bouteille de rhum sifflée dans la canicule, la frivolité d'une baise torride sur des draps trempés par l'humidité de la nuit. Et son sourire tendre à le goût amer du plus doux des élixirs. Sombre. Métallique. Mais elle reste l'enfant-adulte. Celle qui n'a pas eu le choix de grandir, de partir, devenant l'anorexie, l'inappétence d'une vie arrachée et déchiquetée par les griffes impitoyables d'un enfoiré de première. Fuck. Et son cœur émet des cris de détresses. Déchirant, se mutilant pour ne devenir qu'une absence de peur, une envie de voler sans entrave alors qu'elle a les ailes coupées, souillée par le meurtre sauvage, barbare des siens. Elle devient cette pulsion de mort, cette infime pulsion de vie... une despote omnipotente, une brise légère qui se mue en typhon. Elle est Moscou. Moscou la rouge. Moscou la sanglante. Elle. Mikhaila.

That thing I want to tell you:

◮ traits de caractère. Si l’être humain peut s’améliorer, évoluer, gommer ses défauts et mettre en avant ses qualités, il arrive aussi au contraire qu’il s’enferre dans ses pulsions les plus négatives. Cette régression peut par exemple être entraînée par l’alcoolisme, par des circonstances de vie particulièrement difficiles ou encore par l’accumulation de névroses. [...] rancunière × d'une nature sans concession, construite sur la notion d’absolu, d’extrême × instable × la facilité n’est pas pour elle et elle excelle dans les situations difficiles avec la volonté de percer les secrets les plus inextricables × ambitieuse × les défis la stimulent × despotique × se jette à corps perdu dans les tâches qui effraient les autres × impitoyable × ses constantes recherches et réflexions la poussent à de nombreuses remises en questions sur elle-même, son existence, sur celles des autres × désabusée × elle considère la vie comme une évolution perpétuelle, craignant l’immobilisme et l’inactivité × torturée × pour s’épanouir, elle a besoin de transformation × déterminée × possède une volonté démesurée de transformer les choses, de les tester sous plusieurs angles × implacable × sait au fond d'elle que la vérité existe quelque part au-delà des apparences, des vernis, de l’aspect évident et premier des choses comme des gens × méfiante × rétive à toute forme de conditionnement, d’oppression et de cristallisation × manipulatrice × est une individualiste dont le principal objectif social est de se dissocier de la masse ou de conformer la masse à son intériorité × revancharde × souvent ironique ou cynique × impulsive × la disposition de son esprit est l’indice de la distance qu’elle met entre elle et le monde × réfléchie × est une méfiante, une suspicieuse qui, sans être pessimiste pour autant, voit le mauvais côté des choses avant le bon car × agressive × pour elle, ce qui est caché est toujours plus édifiant que ce qu’on exhibe × violente × d’extérieur calme × loyale × elle cache en elle un bouillonnement intense car c’est à la fois une rebelle et une passionnée × fidèle × possède une personnalité tout entièrement construite sur la dualité : détruire pour reconstruire, souffrir ou faire souffrir, être le maître ou être l’esclave, évoluer ou mourir × possessive × ses choix sont toujours extrêmes car elle n’est pas un être de modération ni de tempérance × dangereuse × est une exclusive, une possessive, une jalouse qui vit dans l’intensité × séductrice × n’ayant guère de mesure, elle est bien sûr rancunière et susceptible × garçon manqué × attention, est un adversaire loyal, aussi, mieux vaut la prendre de front que d’essayer de l’avoir par la trahison ou le mensonge, d’ailleurs, elle pourrait bien vous battre à ce jeu × fêtarde × a une conception assez spéciale de la possession : elle fera tout pour obtenir ce qu’elle désire mais une fois qu’elle l’aura, elle ne s’y intéressera plus vraiment et pourra même s’en débarrasser négligemment × cynique × est et reste un félin qui, chassant pour le plaisir et l’excitation, pourra laisser sa proie à moitié morte à l’abandon.
◮ occupation diurne. Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvres boites électroniques. Choisir la santé, un faible taux de cholestérol et une bonne mutuelle, choisir les prêts à taux fixes, choisir son petit pavillon, choisir ses amis. Choisir son survet’ et le sac qui va avec, choisir son canapé avec les deux fauteuils, le tout à crédit avec un choix de tissu de merde, choisir de bricoler le dimanche matin en s’interrogeant sur le sens de sa vie choisir de s’affaler sur ce putain de canapé et se lobotomiser au jeux télé en se bourrant de McDo. Choisir de pourrir à l’hospice et de finir en se pissant dessus dans la misère en réalisant qu’on fait honte aux enfants niqués de la tête qu’on a pondu pour qu’ils prennent le relais. Choisir son avenir, choisir la vie. Pourquoi je ferais une chose pareille ? J’ai choisi de pas choisir la vie. [...] situation familiale ω désunie et éparse. maman la dépressive et papa le désabusé, à l'autre bout du monde. la frangine éventrée, le frangin décharné, six pieds sous terre ω croyance ω jésus, dieu, marie ou je ne sais qui encore. fuck. aucune. athée ω loisirs ω la fumette, emmerder l'autorité et le politiquement correcte, les armes à feu, les lucky stricke, les sorties les soirs de pleines lunes, les soirées de piqués, les emmerdes, appliquer l'adage 'la vengeance est un plat qui se mange froid', l'amour physique, valentin, faire chier son monde, la traque, les fous rires débiles, faire son asociale , aleksandr, dormir, la chasse, sevastian, se paumer dans ces sombres souvenirs, bouffer crue, faire la tournée des bars, se foutre de la gueule des cons, râler, vivre dans ces souvenirs, la vengeance ω une journée ordinaire ω se lever, exister, maudire le ruskov, traquer, planifier, chialer, se coucher ω déceptions/échecs ω les vassily, sa connerie, son aveuglement envers les seins, son incompétence, le décès de sa sœur, son frère, valentin ω peur ω ne pouvoir accomplir sa vengeance ω casier judiciaire ω délit mineur (alcoolisme, tapage nocturne, insulte à agent...)
◮ transformation. A l’état de nature, l'homme est un loup pour l'homme. [...] animalus sexus sanctus ❖ bâtarde de part son lignage métissé avec une humaine, aînée d'une fratrie de trois enfants, loup noir de mackenzie, robe caractéristique des tchaïkwoski se différenciant de part leur regard ambré, son loup n'a plus aucun secret pour elle, recherche perpétuellement la mutation trouvant réconfort en sa forme animale dès les soirs de pleines lunes❖ la meute ❖ aucune. cabot aux abois, rebelle et sauvage en quête de vengeance.
◮ conviction. Nous visons l'absolu, le plaisir éternel. Ce que nous ignorions, c'est que celui-ci n'est pas sain. Il nous entraine dans une sorte de deuxième dimension, séduit notre cerveau. Notre perception est altérée. Et notre jugement est flexible. La réalité est plus dure. [...] avis Ω s'en tamponne le coquillard mais se sent mal à l'aise vis à vis des libidineux curieux toutefois ni voit pas tellement d’intérêt du moment qu'elle atteint son objectif et qu'on lui foute la paix.
◮ signes particuliers. « Pourquoi tu t'es tatoué un papillon ? » « Parce que je rêvais d'être un papillon » « Pourquoi ? » « Parce que je voulais m'enfuir par la fenêtre sans tomber en bas... » [...] бабочка ∇ tatoué juste sous sa nuque, symbole de la métamorphose, du changement. tatouage pour sa sœur, beauté raffinée, grâce, fragilité avec une notion d’éphémère. Pour son frère, signification des âmes de guerrier revenant sur terre après la mort au combat d'après les divinités aztèques. quelques cicatrices, marques du temps et de ces convictions.

Disloquée, je flotte entre deux pans de lumière. L'orage d'acier n'a pas cessé. Dehors, tout n'est que bruit et rugissement. Je ne discerne qu'un doux chuintement. Il tinte, il s'amplifie et s'assourdit. Derrière une paupière à demi-close, ça défile et se brouille. À gauche, la pénombre, de laquelle je peux distinguer des teintes pâles et sombres : jais, ébène, bitume, charbon, encre... à droite, l'éclat de l'argent, un flot de mercure terne et une cendre chromée. Criblée, je me sens brûlante, mais je suis glacée. Tout n'est que sable, je me désintègre, m'émiette et me vide sous un soleil de plomb. Aussi soudainement qu'il est arrivé, le chaos se retire et son voile s'estompe. Le mutisme achève mes derniers espoirs et mes muscles se distendent. Je n'ai plus rien à attendre de la vie, si ce n'est la mort. Mais je ne suis pas seule. Quelque chose m'habite encore et refuse de claquer la porte. C'est un parasite, un nécrophage tenace qui se soude à ma moelle et m'oblige à devenir son pantin. Ficelée, à la merci de cette sangsue qu'on appelle vengeance, ma peau transpercée et hérissée de frissons se soulève et s'affaisse. Le repos n'est pas pour aujourd'hui. Et mon corps se relève, mon échine se courbe, mes genoux entrent en contact avec un matériau rugueux et granuleux. Des gravas. L'air vicié se fraye un chemin, ruisselle sur mes lèvres closes et force le passage. J'ouvre les yeux [...]

ENVAHI PAR UN TÉNÉBREUX DON DE PRESCIENCE, IL RÉPAND, SEREIN, DES VAGUES DE TRISTESSE ET MON CŒUR BRÛLE D'UNE VIVANTE MAIS VACILLANTE FLAMME QUI DOUCE SE TARIT... laissant derrière elle sombre et lugubre tristesse. Et elle me tient. Je suis soumise à ces désirs, ces mouvements qui me ploie. Elle m'étouffe cette foutue tristesse. M'oppresse douloureusement. Elle me lacère le cœur, lambeau par lambeau, ne lui laissant aucun répit. Si pathétique. J'aimerais me l'arracher. Putain oui. L'oublie. Tout oublier, tout effacer et recommencer. Reprendre, recommencer du début. Et je souris. Pauvre folle parmi les chimères fantomatiques aux regards blancs amères qui peuplent les lieux. Lamentablement. Et tandis que mon regard accroche le tient, ma main tremble. Ton regard si calme, céladon contre céladon. Si serein. Si terne. Et ton visage n'exprime plus rien de cette ivresse extatique qui nourrissait tes doux et tendres projets. Ceux là même dont-ils étaient encore question ce matin. Je me souviens. Oui. Excitée comme une gamine, tu n'avais de cesse de répéter et d’épancher ton bonheur sur les autres. Et tu les éclaboussais de tes sourires enfantins, de tes rires parfois hystériques. Je crois que tu étais heureuse, non ? Là parmi eux... eux dont pratiquement tout nous opposait. On est pas fait pour vivre avec des gens comme eux. Tu te souviens petite sœur ? Je t'en ai souvent parlé. Encore et encore. Mais à chaque fois, tu m'envoyais sur les roses, m'envoyant paître en me demandant de vivre l'instant présent sans me soucier des conséquences. Putain, je m'en veux, mais je t'ai écouté. Ecouté et suivie. Aveuglément. Refusant, tout comme toi, d'écouter les conneries du paternel qui n'avait de cesse d'épancher son putain de mauvais de caractère sur notre mère. Quelle famille de chieur. Famille désunie. Unie. Déchirée. Tant de chose à la fois, mais famille avant tout. Je l'ai souvent critiqué. Criée que je la détestais, que je l'adorais. J'ai souvent pleurer pour cette famille, rie et étreint les gens qui en font, faisait, partie. Ma meute. Si personnel. Mais il a fallu que tu y fasses entrer des personnes sombres, froides, létales et... dangereusement attirantes. Pas tout à fait comme nous, tu les aimais. Un en particulier. Un qui a, malgré moi, fait de ma vie ternie et morne, un chemin un peu moins sinueux et sombre. Moi, notre frère... on t'a suivit, ne supportant plus cris des parents. Putain, qu'est ce qu'ils nous faisaient chier. Sais-tu. Je les ai souvent détester pour la vie qu'ils nous faisaient endurer. Mais en cette instant c'est toi que je déteste. Toi et ton corps si froid. Ta joue à la froideur du marbre sous mes doigts. Une joue opaline. Où se trouve cette charmante fossette qui n'avait de cesse d'apparaître dès que tu voyais son regard ? Vassily. Cet homme si sombre qui a réussi à me rendre jalouse de ma petite sœur. La seule. L'unique. Mais pour toi, je l'ai adoré... et puis pour moi aussi je crois. Un secret. Tendre et dangereux. Oui. Mais je l'ai longuement chéri. Jusqu'à ce soir. Un soir pas comme les autres. Ta coiffure soignée en témoigne. Cette lourde boucle poussiéreuse qui balaie ton front marqué. Tu étais belle ce soir là. Je voulais te le dire. Je n'en ai pas eu le courage. Mais maintenant je l'ai. Maintenant qu'on m'a ravie ceux pour qui je vivais. Et j'aimerais effacée cette chatoyante couleur carminée qui barbouille tes lèvres. Pouvoir y retrouver le tendre rose de cette bouche boudeuse. Essuyer ce flot de sang qui marque, souille, ta peau, ton cou. Putain. Pourquoi est-ce que tu ne me rends pas mon étreinte ? Pourquoi restes-tu silencieuses à mes cris de détresse. Regarde moi. Regarde moi comme tu me regardais avant. Comme lorsqu'on était gamine. Quand on se battait pour un rien. Quand on s'adorait. Toi, notre frère. Tout les trois dans le grand lit des parents. Ta chaleur me manque. Et je n'aime pas cette étrange sentiment qui s'éveille en moi. Cette douce haine qui me réchauffe alors qu'au fond de mon esprit brumeux le voile se déchire. Je ne veux pas que tu me laisses. Vivre seule... je pense que je ne pourrais pas. Continuer à avancer, l'air de rien. L'air heureuse d’exister. S'il te plait. Et je t’étreins. Un peu plus fort. Ton corps gourd se sert contre le mien, mes bras te soutenant alors que je baise ton front. Si lâche... je me sens si lâche. Lâche d'avoir prit la fuite à ta demande. De t'avoir abandonner pour le recoin sombre de la pièce. Tu sais... j'ai tout vu. Son visage. À lui. À eux. J'ai également vu ton corps s'affaisser lourdement, une fleur carminée s'épanouissant le long de haut, éclaboussant ton si beau visage. Éviscérée, tu as embrassé la porcelaine froide et souillée avec des lèvres sanguines le marbre de la salle. Une fraction de seconde. Rien qu'une. Et ma vie à bousculée. Puis une déflagration. Violente. Les murs ont volés en éclat. Je crois que j'ai du perdre connaissance. Quelques secondes. Minutes. Heures. Aucune importante. Le moment c'est soudain arrêté quand je t'ai vu. Là. Si belle. Visage d'éther figé par la plus violente des morts. Et dans le silence immobile des ruines, je t'ai murmuré ma vengeance. Celle si farouche qui me consumait alors que je te délaissait dans les dédales chaotique de ce massacre...

Brisée, je chancelle et j'embrasse la porcelaine froide et souillée avec des lèvres sanguines. Les mains viennent agripper le mur carrelé alors que je m''affaisse, la tête à demi-enfoncée dans la cuvette. La rouille a emplit ma bouche et je sens une traînée acide lézarder mon pharynx. Connerie de vie. Putain d’existence. Merde. J'ai encore envie de pleurer. Mais je suis fatiguée. Fatiguée de pleurer depuis que je t'ai quitté. Abandonnée. Là bas. Avec eux. Ces morts sans visages. Sans noms. Avec notre frère. Et tu n'iras pas rejoindre les nôtres. Lui non plus. Aucun rituel pour toi. Pour lui. Personnes pour nouer ces dizaine de fleurs de bruyères qui ravages le terrain derrière la maison dans ta chevelure. Conneries. Encore quelques secondes où je suis agitée de soubresauts frénétiques et je laisse s'écouler le flux âcre hors de mon corps. Dans un élan salvateur, j'expie les derniers jours qui iront flotter quelque part entre deux réseaux d'aqueducs. Le mal va macérer pendant des mois, me retournant les tripes et me harcelant encore de cauchemars qui ont le goût et l'odeur du souffre. Dans un flot torrentiel, je restitue cette voix glapissante, retire ma peau de chagrin entre rage et désespoir, m'immole et renaît de mes cendres comme un phénix. Les cicatrices se sont soudées, disparaissant lentement sous l'épiderme. Mais les stigmates persistent et s'enfoncent plus loin encore dans ma carnation, se faisant une barrière de ma chair frémissante et faible. La céramique est glaciale et constelle ma poitrine de chair de poule. Je me relève. Enfin. Mes cheveux filasses à la pointe humide pendent sur mes épaules et viennent se perdre sous la bretelle de mon soutient-gorge. Chancelante, je combat vents et marées pour me tenir droite, m'appuyant de tout mon poids sur l'évier, agrippant d'une main la poignée de la porte. À demi-nue, je grelotte et m'étouffe. Plonge mes mains opalines dans l'eau et me la fout en pleine figure. Le miroir me renvoie une image pathétique de la beauté que je possédait avant. Avant. Et transit, j'ouvre à fond l'eau chaude. Suffocante. Mon regard ne quitte pas celui dans le reflet. Je combattrais, abattrais, incisive, mes frêles ennemis. Et de mon esprit, sujet à une violente anémie, je tisserais patiemment une obscure trame, afin de les anéantir totalement. Mais négativement, j'en ai conscience, cette sombre vengeance consomme mon existence. Brisée, son palpitant hurlant de rage mon esprit, au bonheur, fait barrage, consumant mon âme par une infinie errance. Et alors que la buée s'accumule lentement sur le miroir, je trace des arabesques. Lentement. Gestes mal assurées. Sevastian Lipovsky.

Il est temps de bouger.


ACCIDENTEL INSTRUMENT DE MA CHUTE, VENIMEUSE CHAÎNE ENTRAVANT MA NOBLE LUTTE, QUAND DAIGNERAS-TU DE MON CŒUR RETIRER CES IMMONDES CROCS NE FAISANT QUE MON CALVAIRE EMPIRER... et tu me tiens, soumise à tes caprices, à tes envies. Ivrogne que je suis, toi mon absinthe mais autant te le dire tout de suite, tu m'emmerdes au delà de toute chose. Putain de vengeance. Mais elle me bouffe. Littéralement. Elle me brûle. Me consume. Et je me perds dans ces sombres recoins. Si accueillant pour une âme aussi lugubre que la mienne. Aussi je m'y complais. Je l'aime. L'affectionne et l'entretient. Ouais. Jour après jour. En traquant. En déchirant, mordant, griffant, éviscérant tous ces enfoirés. Hommes, femmes, humains ou non, aucune différence. J'appliquerais la même vengeance. Implacable. Violente. Comme ta mort. Comme sa mort. Et j'en pleurs encore. Me réveillant effrayée, en larme, dans un lit trop froid, dans une chambre trop grande, dans un lieu trop vide, silencieux de vos cris, vos rire... vos voix. Vos présences. Ma meute. Décimée. Putain, je les hais. Et me tapant cul sec mon verre de vodka, je regarde ma cible. Insouciante à souhait. Fuck. Lui défoncer la gueule dans la cuvette des chiottes du bar me démange... mais je reste sage. Attendant. Traquant ma proie. J'aime. Pourtant... j'aimerais te le dire. Te le hurler. Ho oui, putain. Ca me brûle mais silencieuse je reste, immobile et impassible, loin de toi et de tes putains jeux enfantins. Et je te vois sourire, lisse et intouchable comme sur du papier glacer, ton indifférence venant ébranler mon flegme. Tu t’ennuies, l'ennuie te poussant à consommer outre mesure l'alcool qui finalement te délit la langue, cette garce si fourchue et mordante. Vipère. Je le sais pour l'avoir déjà entendue déblatérer conneries sur conneries. Te vanter de tes exploits auprès d'autres comme toi. Des enfoirés de première. Mais eux aussi il finiront par crever. Allez. Regarde moi, je t'accompagne, m'enfilant un énième verre. Tu pensais peut-être pouvoir passer une soirée tranquille, loin de tes démons, de mes démons ? Echec. Pourtant au départ, je voulais juste te voir. Aussi ai-je essayé, vainement, d'oublier ma rancœur et mes envies de meurtre, m'oublier dans l'alcool et plonger dans la dépression et mes plans morbides ou, toujours, tu finis la gueule en vrac. Mais plus le temps passe et plus j'ai des envies assassines qui me brûlent et ta présence si proche de la mienne me consume alors que tu te tiens à l'autre bout de ce pub aux mœurs légères, là ou l'ivresse est possible, la baise, intense mais dégueulasse, dans les chiottes miteux du bar. Etrangement, J'en ai envie. Ouais... je suis complètement déglinguée. Pas nouveau... surtout depuis que je me traîne les fantômes de ma famille. Lugubre compagnie qui me sied bien. Aussi je reste immobile dans le bordel ambiant, silencieuse au possible, regard sombre braqué sur ta personne. Et alors que je me traîne un boulet, putain d'ivrogne à la con, tu restes plutôt bien entouré, délicieuses présences t’entraînant et t'accompagnant dans les heures sombres de la nuit. Malgré l'obscurité qui règne à l'extérieur, cette même noirceur qui m'habite en ce moment même, tu regardes ta montre, ton impatience montant en flèche. Tu attends quelqu'un ? Quelqu'un susceptible de te faire passer une bonne fin de soirée ? Je serre les dents, mon regard se braquant instinctivement sur la porte. Le faite que tu puisses attendre de la compagnie ne fait pas partie du petit programme que j'ai prévu pour toi. Mon pouls s’accélère à la subite perspective de te perdre. Ca me fou en rogne et j'ai des envies de meurtres, des envie sombres, lubriques, incandescents. J'ai envie d'aller vers toi et d'achever maintenant ce pour quoi je me suis traînée juste ici. Oublier le monde autour. Envoyer chier tes amis et tous ceux qui se trouve ici mais je bois, encore. Putain, bouge et je te suivrais ma petite brebis. Et puant de rancœur envers toi, toi qui me blesse si facilement, je me retourne pour mon prochain shooter de vodka alors qu'on me bouscule. Ca a le mérite de me détacher de toi, de porter mon attention ailleurs et je regarde ce boulet qui me sourit connement. « Arrête de le bouffer des yeux, j’ai chaud rien qu’en vous regardant. » Blasée, j'hausse un sourcil et l’envoie joyeusement chier. Qu'il aille pisser dans sa caisse. De quoi il me parle ce con ? L'ignorant, je m’envoie mon verre cul sec et me lèche les lèvres lorsque l'air frais du soir s'engouffre dans l'antre. Je jette un regard par dessus mon épaule, hostile. Tu bouges. Enfin. Et immobile, je regarde ton corps s'élancer vers l'arrière du pub. Je souris. Une envie pressante ? Putain, je prendrais presque mon pied si un goût amer n'emplissait pas ma bouche à la vue d'une pauvre nympho de dix-huit piges, tout au plus, te suivre pas dans la foulée. Œillades charmeuses, sourires béats, conneries et débilités déballées, tu disparais avec elle, le plus naturellement du monde. Et je m'avachis légèrement dans le siège. La soirée vient de prendre une toute autre tournure, l'envie de meurtre sordide est passée laissant place à la colère et à l'envie de faire souffrir autrui. J'ai envie d'une cigarette. Ca me démange et l'impatience me gagne. Cette dernière n'étant pas tellement mon fort, je me redresse. Marre des conneries. Déposant une liasse de rouble sur le comptoir, j'emprunte le même chemin que ma cible. De marbre je reste. Je sais ce qui me reste à faire. Et j'avance, impassible, vers les chiottes....

Je le sais, quelque part dans les tréfonds de mon âme, que siège un étrange et familier visiteur s'éveillant d'une noire torpeur. Il remue et se pare d'un manteau de flammes dès que j'empoigne mon arme. Bras vengeur, les doigts crochus tel un odieux rapace, il dévore toute manifestation d'hérésie et rien n'assouvit son appétit vorace. Je suis juchée tel un seigneur sur un blanc parvis, aspirant le moindre souffle de vie. Létale. Aucune place pour l'hésitation. Et alors que je pousse la porte, j'arme le canon froid de mon revolver, le braquant droit devant moi. Son regard d'obsidienne croise le mien, céladon. J'aimerais sourire. Mais impassible, j'appuie sur la détente. Le silencieux armé, c'est à peine si on entend la détonation. Game over. J'entends un cri. Strident. Pourtant je m'avance et j'aimerais quelle ferme sa putain de gueule. « Dégage. » Ordre doucement intimée mais vite engrammé. Et alors que son talon glisse dans une flaque rance de pisse et de sang, elle perd l'équilibre et se mange méchamment le sol. Elle gémit. Chouine. Renifle puis rampe pour enfin disparaître. Enjambant ma proie, je m'accroupis. J'ai besoin de goûter son sang. Un besoin furieux. Impérieux. Et tandis que je caresse son visage, rictus déformant son beau visage, je porte à doigt poisseux à mes lèvres. Avec lui, j'accomplis mon dernier acte de vengeance en Russie. Je suis enfin prête. Prête à quitter Moscou. A quitter mes souvenirs lugubres pour en trouver d'autres. Lui faisant les poches, trouvant du fric à foison dans sa veste, je laisse le goût métallique de son sang m’apaiser alors que je me redresse enfin. Le désordre à l'intérieur du pub me fait bouger. Enfin. Je quitte les lieux. Préférant la porte arrière du bordel, je m'engouffre dans le froid mordant de le Russie. Sa morsure m'atteint à peine. Impassible, je compte son fric, me dirigeant vers le port tout en continuant à errer seule avec ma rage en guise d’héritage. Toutefois, Mon cœur encore fatalement s'enflamme, tandis que la haine triste gangrène, dans ses griffes enserre mon âme, aux souvenirs cristallins des miens. Corbeau vêtu d’un noir manteau, qui émets des cris de détresse, je me laisse bercer par ce monde de bêtes immondes aux vices froids et cruels. L’Amérique m'attend. Un putain de Ruskov aussi. Et à l'heure où, son voile, étend la nuit, rien n'étanche ma soif de vivre. Aussi de désespoir j'use et m'enivre. Toujours alors que je me désaltère au ruisseau de la morosité, unique source pouvant ma épancher soif. Seulement, la force d'exister point ne m'habite... juste la vengeance qui règne en maîtresse sur mon être et qui à sa bouche, de délectation porte mon cœur et le mange.